L’attaquant vous livre le point de vue intégral de Martin Camus Mimb
« Il va donc rejoindre SK Beveren en deuxième division belge. Je suis partagé entre félicitations et questionnements : un joueur avec un statut d’international, qui vient de disputer la Coupe du monde, ne peut-il pas être mieux vendu que dans une deuxième division d’un championnat européen de seconde zone ? J’en vois qui me disent déjà les mêmes choses : « C’est mieux que rien…L’essentiel est de sortir…il y a peut-être un plan de carrière derrière… » Mais moi je leur dis tout de suite que c’est un manque d’ambitions et de stratégie. Parce qu’il sacrifie la sélection nationale où il ne doit plus être appelé en jouant en D2, alors que sur la lancée de la Coupe du monde, il était parti pour s’installer. Le calcul pouvait donc être simple, rester en montant d’un cran dans un club comme Cotonsport, ou partir dans des championnats moins cotés en Europe de l’Est, en Asie ou aux États-Unis où il était déjà, mais en restant en première division. Il a une carte de visite pour ça et à défaut d’avoir un problème d’agent, je ne comprends pas ce choix.
Les joueurs camerounais ont moins la cote
Il faut cependant remarquer qu’elle date l’époque où un joueur a quitté le championnat de première division du Cameroun pour un bon club européen. Et ce n’est pas forcément une question de niveau ou de talent. Baleba il y’a moins d’un an, était encore à Ecole De Football Brasseries Du Cameroun. Il est aujourd’hui presque titulaire avec l’équipe professionnelle de Lille. Ne me dites pas que c’est un cas isolé, puisque Mughe était dans le même centre il y’a quelques mois et il est dans l’effectif pro de Marseille. Je ne vais même pas parler de Ganago qui est parti du même centre pour jouer avec Nice la Champions League. Les centres de formation vendent mieux que les clubs, simplement parce qu’ils sont mieux entourés avec des partenariats béton. Les clubs camerounais doivent mieux se structurer en bossant avec les agents plus sérieux et en professionnalisant leurs administrations. Les Directeurs sportifs et Présidents sont déconnectés pour la plupart des réalités et se laissent bluffer par le premier venu.
Sinon, comment pouvez-vous m’expliquer qu’un club comme Coton Sport, avec sa structuration et son histoire locale, n’arrive plus à sortir depuis la génération des Vincent Aboubakar, des joueurs pour des championnats dignes. Il a fait pire cette année en cédant les joueurs ayant les valeurs marchandes locales les plus élevées vers d’incroyables destinations ! Marou Souaibou, Ballon d’or, de surcroît International sélectionné pour la Coupe du monde n’a trouvé mieux que l’Afrique du Sud. Je reformule. Le meilleur footballeur camerounais de l’année écoulée, n’est pas vendable hors d’Afrique. Le drame dans la lignée est celui de Félix Oukine, International camerounais qui a atterri en division amateur en Belgique, quasiment la quatrième division. Il a 23 ans. Un an de plus que Marou(22 ans) et presque le même que Ngom (24 ans). Ce n’est donc pas une question d’âge. C’est un problème administratif de maîtrise de l’environnement. Je ne veux même pas encore évoquer le dossier de Kaiba du même Cotonsport sollicité des bons clubs de première division en Europe, mais qui risque de passer de travers à cause des questions d’appréciation. Après on le trouvera dans des championnats impossibles. Peut mieux faire ! Et je vous fais grâce des chiffres officiels de la braderie qui font office de montants des transferts. »
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