Disparition d’Emmanuel Kundé : une légende du football camerounais s’en est allée

Né le 15 juillet 1956 à Ndom, dans la région du Centre, Emmanuel Kundé s’impose très tôt comme l’un des piliers du football camerounais. D’abord milieu de terrain défensif, il se reconvertit avec brio au poste de défenseur central. Son charisme et sa rigueur sur le terrain lui valent rapidement le brassard de capitaine de l’équipe nationale.

C’est au Canon de Yaoundé que tout commence. Avec ce club mythique, il remporte trois titres de champion du Cameroun ainsi qu’une Coupe nationale. En 1984, il atteint la finale de la Coupe d’Afrique des vainqueurs de coupe, malheureusement perdue face aux Égyptiens d’Al Ahly.

En 1987, Kundé franchit le cap européen en rejoignant le Stade Lavallois, en France. Il y dispute 14 matchs en première division avant de rejoindre le Stade de Reims en D2, où il joue 32 rencontres et inscrit trois buts. Cette même année, il est classé onzième au Ballon d’Or africain.

Mais l’appel du pays est plus fort. Il revient au Cameroun, évolue au sein de la Prévoyance Yaoundé puis de l’Olympique de Mvolyé, où il met un terme à sa carrière de joueur.

Au niveau international, Emmanuel Kundé aura marqué de son empreinte l’histoire des Lions Indomptables. Il dispute deux Coupes du monde : en 1982, où le Cameroun fait ses premiers pas en Espagne, et surtout en 1990, en Italie, où l’équipe crée la surprise en atteignant les quarts de finale. Lors du match face à l’Angleterre, il inscrit un pénalty historique, ramenant le Cameroun à égalité avant que les Three Lions ne prennent le dessus en prolongation.

Kundé aura également disputé cinq Coupes d’Afrique des nations. En 1984, il est sacré champion même s’il ne joue que quelques minutes en finale. Il revient plus fort en 1988, au Maroc, où il marque le but victorieux sur penalty contre le Nigeria. Ce trophée, il le soulèvera en tant que capitaine, consacrant ainsi une carrière déjà exceptionnelle.

Il participe également aux Jeux Olympiques de 1984 à Los Angeles et fait partie de l’équipe type de la CAN 1988. En 1992, lors de sa dernière CAN au Sénégal, il aide le Cameroun à atteindre les demi-finales, une nouvelle fois éliminé aux tirs au but.

Emmanuel Kundé restera dans les mémoires comme un homme de devoir, un joueur respecté pour sa discipline, sa combativité et son attachement au maillot national. Son nom est indissociable des grandes heures du football camerounais.

Aujourd’hui, le Cameroun pleure l’un de ses plus grands défenseurs, un monument du football africain. Que la terre lui soit légère.