Elie Mark, Lattaquant.com
De ses débuts difficiles à son règne en Europe, jusqu’à son rôle actuel de président de la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT), Lattaquant fait un retour sur le parcours inspirant du « Grand 9 ».
Un rêve de grandeur dès l’adolescence
À 14 ans, Samuel Eto’o nourrit déjà de grandes ambitions. Il quitte son Cameroun natal dans l’espoir de percer en Europe. Après un passage en Côte d’Ivoire, il tente sa chance en France, où il espère intégrer le centre de formation du Paris Saint-Germain. Malheureusement, sans papiers en règle, il est refoulé.
Ce premier revers ne freine pas son ambition. Il retourne au Cameroun et rejoint l’Académie Kadji Sport à Douala, où son talent attire rapidement l’attention. Le jeune attaquant est sollicité pour des essais en France, notamment au Havre, à Saint-Étienne et à Cannes. De nouveaux échecs jalonnent son parcours, mais l’opportunité d’un essai au Real Madrid finit par se présenter.
Le Real Madrid : un passage contrasté
En 1997, Samuel Eto’o, alors âgé de 15 ans, signe son premier contrat professionnel avec le Real Madrid. Il est intégré à l’équipe réserve, « La Castilla », et est prêté à plusieurs clubs pour gagner en expérience. À Leganés (D2 espagnole), il dispute 30 matchs et inscrit 4 buts. De retour au Real Madrid, il ne bénéficie pas de temps de jeu et enchaîne un prêt à l’Espanyol de Barcelone sans jouer un seul match.
Malgré ces débuts difficiles, Eto’o fait ses premiers pas en équipe nationale camerounaise et participe à la Coupe du Monde 1998. Mais son avenir est ailleurs : en 2000, il rejoint Majorque, où son talent explose.
Majorque : la révélation d’un buteur hors pair
Son prêt à Majorque s’avère déterminant. Dès son arrivée, il marque 6 buts en 11 matchs, convainquant le club de lever son option d’achat pour 7 millions d’euros.
En quatre saisons aux Baléares, Eto’o inscrit 69 buts et devient le meilleur buteur de l’histoire du club. Ses performances contribuent à la qualification de Majorque pour la Ligue des Champions et lui permettent de remporter la Coupe du Roi en 2003.
Parallèlement, avec la sélection camerounaise, il s’impose comme un élément clé. Il remporte la Coupe d’Afrique des Nations en 2000 et 2002, ainsi que la médaille d’or aux Jeux Olympiques de Sydney en 2000.
Le FC Barcelone : Eto’o au sommet de son art
Dès sa première saison, il inscrit 29 buts et remporte le championnat d’Espagne. La saison suivante, il est au sommet de son art : il décroche le titre de Pichichi (meilleur buteur de Liga), remporte la Ligue des Champions, et réalise un triplé historique avec le Barça (Liga, Ligue des Champions, Supercoupe d’Espagne).
Entre 2004 et 2009, Eto’o dispute 200 matchs et marque 152 buts, devenant le meilleur buteur africain de l’histoire de la Ligue des Champions. En 2009, il réalise un sextuplé inédit avec le FC Barcelone sous la houlette de Pep Guardiola : Liga, Coupe du Roi, Supercoupe d’Espagne, Ligue des Champions, Supercoupe de l’UEFA et Coupe du Monde des Clubs.
L’Inter Milan : un triplé historique
En 2009, Samuel Eto’o quitte Barcelone pour l’Inter Milan dans un échange incluant Zlatan Ibrahimović. En Italie, sous la direction de José Mourinho, il s’adapte à un rôle plus défensif, mais reste un élément clé.
Avec les Nerazzurri, il réalise un nouvel exploit en 2010 : il remporte la Serie A, la Coupe d’Italie et la Ligue des Champions, devenant le seul joueur à réussir deux triplés consécutifs avec deux clubs différents. La saison suivante, il retrouve son poste d’attaquant de pointe et inscrit 37 buts toutes compétitions confondues.
Un globe-trotter à la recherche de nouveaux défis
Après son passage triomphal en Espagne et en Italie, Samuel Eto’o continue son périple dans le monde du football. En 2011, il rejoint l’Anji Makhachkala en Russie, devenant le joueur le mieux payé au monde avec un salaire annuel de 20,5 millions d’euros. Il y brille pendant deux saisons avant de rejoindre Chelsea en 2013, où il inscrit 12 buts en une saison.
Il enchaîne ensuite des passages à Everton, la Sampdoria, puis en Turquie (Antalyaspor et Konyaspor), où il devient le meilleur buteur de l’histoire d’Antalyaspor avec 44 réalisations. Il termine sa carrière au Qatar Sports Club en 2019, mettant fin à un parcours légendaire.
Président de la FECAFOOT : un nouveau défi pour Samuel Eto’o
En décembre 2021, Samuel Eto’o entame une nouvelle page de son histoire en étant élu président de la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT). Son ambition est claire : redonner au football camerounais sa grandeur. Il met en place des réformes visant à professionnaliser le championnat local et à redynamiser la formation des jeunes talents.
Malgré plusieurs polémiques et des batailles judiciaires après 3 ans de mandats, son engagement et sa détermination sont à l’image de sa carrière : celle d’un homme qui ne recule devant aucun défi.
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