L’essentiel
- Une partie des fonds FIFA aurait été redirigée de leurs objectifs initiaux, suscitant de vives critiques internes.
- La Fécafoot fait face à des dettes non réglées auprès des arbitres, clubs et prestataires, malgré les financements reçus.
- Sur 4 milliards de FCFA reçus via le programme FIFA Forward 3.0, peu de traces d’usage public documenté sont visibles.
Une décision qui divise au sein du Comex
Réunis au siège de la Fécafoot à Yaoundé, Samuel Eto’o, Céline Eko et Dieudonné Nkou Mvondo ont approuvé une mesure autorisant le redéploiement d’une partie des fonds FIFA destinés initialement au développement du football. Ce choix, validé sans consultation publique, intervient dans un climat financier très tendu.
Depuis plusieurs mois, la Fécafoot accumule les dettes : près de 300 millions FCFA réclamés par les arbitres, des clubs en grève ou suspendus temporairement, des factures impayées à des prestataires, notamment dans l’hôtellerie, le transport et l’événementiel. Plusieurs agences de voyages auraient même gelé les comptes de la Fédération, dénonçant des impayés récurrents.
Une opacité préoccupante autour des fonds FIFA
Entre 2023 et 2026, la Fécafoot devait recevoir jusqu’à 8 millions de dollars (environ 4,8 milliards FCFA) dans le cadre du programme FIFA Forward 3.0. Sur cette somme, 2 millions étaient strictement destinés aux coûts de fonctionnement de la Fédération. Or, selon des sources proches du Comex, une partie de ces fonds aurait été utilisée pour des dépenses non budgétées, voire personnelles.
En parallèle, l’État camerounais a également injecté des subventions pour soutenir les activités de la Fécafoot. Pourtant, les retards de paiement persistent, et les demandes de reddition des comptes restent sans réponse claire. La question désormais sur toutes les lèvres : où est passé l’argent ?
Eto’o contre-attaque, mais les doutes demeurent
Interpellé publiquement sur ces sujets, Samuel Eto’o reste ferme :
« Je ne marche pas au chantage. Ceux qui essaient de nuire à notre réforme n’ont pas convaincu la majorité des membres. » Le président de la Fécafoot continue de défendre son projet de transformation du football local. Mais en coulisses, plusieurs membres du Comex s’inquiètent d’un possible naufrage financier.
Si des audits indépendants ne sont pas menés rapidement, la Fédération risque une crise de gouvernance majeure. Le rêve d’un football camerounais moderne pourrait se heurter à une réalité comptable inquiétante.
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